Pourquoi les plantes ont-elles un nom latin ?

Pourquoi les plantes ont-elles un nom latin ?

Thé, menthe (poivrée ou douce peu importe), camomille, sauge, verveine odorante… Vous croyez les connaître ? Vous les nommez chaque jour de cette manière. Pour le moins en France. Dans les autres pays c’est différent. En Angleterre, verveine c’est verbena. En Allemagne, camomille c’est Kamille. En Espagne, sauge c’est sabio. Autant de noms qu’il y a de langues sur Terre. Ce qui ne facilite pas les choses parce que la plante, elle, c’est la même. Vous allez me dire « pas tout à fait chaque variété a ses spécificités régionales, en fonction du climat, de la terre, de l’altitude, de l’hydrométrie… donc la sauge d’Allemagne ne sera pas la même que celle de France » ! C’est vrai, oui je le dis c’est vrai. Mais comme chez les humains, chaque membre d’une famille porte le même nom, mais nous sommes tous unique. On nous dissocie par nos prénoms. Mettez-vous donc à la place de toutes ces plantes. On les appelle toujours par leur nom. Elles sont des milliers à porter le même nom. On dit « Sauge ». Elles tournent toutes la tête. Imaginez donc des milliers de plantes vous dire toutes en même temps « oui c’est moi ». Laquelle voulez-vous ? Dans votre infusion, vous voulez de la menthe. On commence à vous verser les centaines de variétés de menthe. Quel sera votre réaction ? J’ai une petite idée.

« Hep hep hep qu’est-ce que vous faites ? 

-          -   Vous nous avez appelez, pour votre recette, enfin votre infusion ! Répondent les menthes en cœur.

-          -   Ça ne va pas, sortez-moi vos cartes d’identité s’il vous plait !

 

Stupéfait, vous verrez que sur leur carte d’identité, la langue utilisée est le latin. Un brin de réflexion est nécessaire afin de vous remémorer que le latin, autrefois parlé dans l’immense territoire romain, n’est plus du tout utilisé de nos jours. Oui c’est vrai il est encore parfois étudié par les élèves de collège et de lycée. Mais il y a des moins en moins de cours de latin. Une aide efficace pour savoir l’étymologie des mots. Pourquoi les plantes sont-elles classées en latin ? On aurait pu se mettre d’accord sur une langue que tout le monde utilise. L’anglais ou l’espagnol par exemple. Ce sont les langues utilisées pour les diplomaties des pays du monde ou le commerce… On aurait pu se mettre d’accord sur l’appellation et l’uniformisation de chaque plante.

Vous l’avez rêvé (bon peut-être pas on ne va pas se mentir), ils l’ont fait. Enfin plutôt il l’a fait. Un suédois. Carl Von Linné. Un naturaliste. C’est le premier à faire ce travail de classification des plantes dans son œuvre Species Plantarum. Et tout ça en 1753. Vous vous doutez bien qu’en 1753, pas d’internet, pas de téléphone, uniquement des livres. Les scientifiques n’étaient donc pas toujours renseignés sur les découvertes des uns et des autres. Carl von Linné a donc pallié à ce manque et réussit l’exploit d’uniformiser la classification. En latin. Oui toutes les œuvres scientifiques s’écrivaient à l’époque en latin. Leur langue. Peu de monde pouvait les lire mais le latin était universellement admis par tous les scientifiques.

Carl von Linné a créé l’état civil des plantes. D’abord leur nom, le genre de la plante écrit avec une majuscule au début. Ensuite leur prénom, l’espèce de la plante écrite en minuscule. Comme nous sommes dans le monde des hommes, il fallait faire une référence à eux, donc une abréviation du nom du botaniste qui a découvert et nommé le premier la plante. Ensuite ces plantes sont rangées par grande famille.

Si on reprend l’exemple de la menthe que vous voulez dans votre infusion :

Grande familles : Lamiacées

Genre : Mentha

Espèce : spicata

Abréviation : L. (L pour Carl von Linné)

Ce qui nous donne la Mentha spicata L. que l’on appelle vulgairement menthe douce. C’est de cette plante que vous parliez pour votre infusion. Il aurait fallu donc dire, j’ai besoin de Mentha spicata L. et de Cammila sinensis (L) Kuntze pour le thé, si vous vouliez du thé avec votre menthe. Si une personne avait été là avec vous, j’ose imaginer la tête qu’elle aurait eue. Et ses yeux surtout.

 

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